Dans ce concert conçu comme un voyage continu de la naissance à la mort, deux œuvres exceptionnelles de la musique russe se prolongent l’une l’autre. Pour nombre d’entre nous, la découverte de la musique de Galina Oustvolskaïa (1919-2006) pourrait bien être une révélation. Elle fut l’élève de Dmitri Chostakovitch, qu’il considérait lui-même comme une créatrice aux dons hors normes et avec laquelle il conserva toute sa vie une intense amitié personnelle et musicale. Et elle est sans doute une des compositrices les plus originales du XXe siècle. Chacune de ses œuvres est en effet une tentative unique et bouleversante de faire naître une musique radicalement autre. C’est le cas de sa Symphonie n° 5 de 1990. Composée pour voix, hautbois, trompette, tuba, violon et percussions, elle ne déroge pas à la règle : sombre, animée d’une pulsation obsédante, avec ses blocs musicaux qui se déploient autour d’une récitation du Notre Père orthodoxe avant de s’éteindre dans un silence habité, elle est une expérience mystique et existentielle tout autant qu’esthétique.
Le silence qui la clôt trouvera ainsi un écho naturel dans les premières mesures de La Pathétique, dans laquelle Tchaïkovski livre un dernier combat, perdu d’avance, avec les forces du Destin qui l’ont poursuivi toute sa vie. Les conflits intérieurs du premier mouvement, la fausse valse du deuxième où dansent les hypocrisies de la comédie sociale, la folle course angoissée du troisième, écho de la vanité de toute activité humaine, y trouvent leur conclusion dans un intense et tragique adagio final. C’est en réalité un prophétique Requiem : le compositeur, quelques semaines plus tard, trouvera la mort dans de mystérieuses circonstances.
Tarif
€ 5 - 38
Direction musicale Gaetano Lo Coco
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