La Symphonie n° 4 entendue la saison dernière élevait l’ambiguïté en principe de composition. De deux ans postérieure, la Cinquième ouvre dans la création mahlérienne une nouvelle époque. L’inspiration tirée du Knaben Wunderhorn s’est tarie ; la voix humaine est — jusqu’à la Huitième — congédiée. Et surtout, l’orchestre y prend une toute nouvelle dimension : l’écriture se fait plus dense et plus complexe, faite de lignes superposées souvent hétérogènes qui semblent à peine faites pour se retrouver — c’est la conception originale que se fait Mahler de la polyphonie ; chaque instrument est traité comme un soliste indépendant du reste des musiciens dans un éclatement des pupitres et un raffinement extrême de l’orchestration.
Mais comme souvent, c’est avant tout la trajectoire étonnante de l’œuvre qui impressionne. Commencée dans la tragédie d’une pesante marche funèbre, une inexplicable et soudaine bascule en plein milieu du deuxième mouvement la projette dans une exubérance pleine d’humour et une irrépressible énergie positive qui désormais mènent le bal. Seul le nocturne et rêveur adagietto viendra un temps interrompre cette effervescence. Faut-il voir dans ce bouleversement un écho de celui que vit Mahler en cette année 1901 lorsqu’il rencontre une brillante et impressionnante jeune femme qu’il épousera bientôt ? Ce concert offre aussi la joie de retrouver à la baguette Giulio Cilona, Kapellmeister au Deutsche Oper de Berlin, qui avait tant impressionné dans un mémorable Don Pasquale nancéien en décembre 2023.
Durée
1 h 15 environ
Tarifs
€ 5 - 38
Le concert du vendredi 22 novembre propose un atelier de découverte musicale pour les enfants de 7 à 12 ans. Pour plus d'informations cliquez ici.
Rencontre avec Giulio Cilona au Goethe Institut, le mardi 19 novembre à 19h30. Gratuit sur réservation.
Giulio Cilona
Symphonie n°5
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