Des Contes d'Hoffmann d'Offenbach, en passant par Carmen de Bizet ou La Traviata de Verdi jusqu'aux Noces de Figaro de Mozart, entrez à l'Opéra place Stanislas transformé le temps d'une soirée en palais du comte Ernest de Chaligny, qui vous accueille pour un dîner inoubliable...
Le palais du comte Ernest de Chaligny est demeuré portes closes, fenêtres voilées depuis dix ans, année de la disparition de son épouse, la comtesse Constanza de Chaligny, célèbre cantatrice argentine. Aucun habitant de Nancy, ni commère, ni veilleur, n’a surpris le comte en sortir. Grande figure de la société nancéienne autrefois, nul ne sait s’il est encore vivant, et s’il l’est, ce qu’il y fait. Pourtant, des filets de fumée s’échappant chaque fin de journée d’hiver par les différents chapeaux ornant le toit du bâtiment, laissent supposer qu’une présence habite encore le palais. Certains affirment avoir aperçu des silhouettes se mouvoir furtivement derrière les fenêtres. D’autres disent avoir entendu des mélodies lointaines s’extraire des entrailles du large bâtiment dont la situation exceptionnelle au cœur de la ville, place Stanislas, continue d’attirer inlassablement le regard.
De source sûre, on sait qu’un terrible accident survint il y a tout juste dix ans lors d’une répétition de Carmen dont sa femme travaillait le rôle-titre. Elle, qui ne se produisait qu’à domicile, accompagnée de ses chanteurs et de son orchestre, émerveillait tous ceux qui avaient la chance de venir l’entendre grâce au son cristallin de sa voix et à l’électrique beauté qui émanait d’elle quand elle chantait. Ce jour-là, sans qu’on éclaircisse véritablement la cause du drame, un lustre lourd tomba des cintres et bascula sur elle, interrompant son chant à jamais et privant le comte de sa seule raison de vivre. Dès lors, le comte Ernest de Chaligny sombra dans le chagrin et ne quitta plus sa retraite. Une aura mystérieuse enveloppa son souvenir, alimentant un imaginaire bavard dans les conversations entre habitants.
Alors que l’automne de l’an 2023 s’installait avec ténacité, quelle ne fut pas la surprise de ceux qui reçurent une invitation à leur domicile, les conviant à une soirée exceptionnelle au Palais dont les portes n’avaient encore jamais rouvert !
