Lorsque le rideau se lève sur Les Capulet et les Montaigu, Roméo et Juliette brûlent déjà d’amour l’un pour l’autre. Le conflit qui oppose leurs familles déchire ici l’Italie toute entière et il n’est nul besoin de la mort d’un Mercutio pour mettre le feu aux poudres. D’ailleurs, Mercutio n’existe pas. Pas plus que l’inénarrable nourrice. Sans ces personnages excentriques, le drame s’assombrit : il se mue en pure tragédie. On dirait la même histoire racontée dans un univers parallèle.
Lorsque Bellini décide de mettre en musique la légende des amants de Vérone, son librettiste Romani opère un retour aux sources en adaptant non la pièce de Shakespeare mais la nouvelle de Matteo Bandello qui l’a inspirée. Qu’on se rassure cependant, il s’agit bien de l’histoire que nous connaissons et l’on retrouve dans Les Capulet et les Montaigu tout ce qui fait son sel : les conseils de guerre à l’aube, les rendez-vous la nuit entre amants, la visite de Roméo au tombeau de Juliette et le quiproquo funeste qui s’ensuit…
Bellini croyait au pouvoir de la mélodie sur l’âme humaine et il donne avec cet opéra la pleine mesure de son talent. Bien que composé en six semaines à peine, Les Capulet et les Montaigu touche souvent au sublime et des moments d’anthologie tels que le chant de Juliette promise à Tebaldo, qui va à l’autel comme à l'échafaud, font assurément partie des sommets du bel canto.
Fuir, oui : il ne nous reste d’autre issueLes Capulet et les Montaigu
dans ce malheur extrême.
Nous trouverons un pays
plus accueillant,
des cieux plus cléments
où que nous allions.
À l’Opéra national de Lorraine, nous aimons inviter de nouveaux regards à s’exprimer sur les œuvres du passé : ce spectacle marque les débuts en France d’une artiste à suivre en la personne de Pınar Karabulut. Depuis quelques saisons, cette Allemande a conquis la critique par son univers aux couleurs explosives et sa capacité à travailler des figures féminines puissantes et complexes.
Bellini a écrit le rôle de Roméo pour une mezzo et la metteuse en scène choisit de ne pas la maquiller en homme : elle transforme ainsi la convention en force. En compagnie de l’incroyable Yaritza Véliz, qui fait ses débuts à Nancy, et de Julie Boulianne, qui a triomphé dans Iphigénie en Tauride, elle porte haut ce drame de l’amour et de la jeunesse aux prises avec le vieux monde.
Durée
2 h 40 avec entracte
Tarif
5 — 85 €
Spectacle en italien, surtitré
Tout public
à partir de 11 ans
Le quart d’heure pour comprendre
45 minutes avant le début du spectacle (gratuit, sur présentation du billet)
La représentation du 23 juin propose un atelier du dimanche. Pour plus d'informations, cliquez ici.
I Capuleti e i Montecchi (Les Capulet et les Montaigu), opéra en deux actes
D’après Roméo et Juliette de William Shakespeare
Créé à La Fenice à Venise, le 11 mars 1830
Felice Romani
Vincenzo Bellini
Opéra national de Lorraine
Theater Magdeburg, Konzert und Theater St. Gallen et Opera Ballet Vlaanderen
Ramón Tebar
Guillaume Fauchère
William Le Sage
Pınar Karabulut
Michela Flück
Teresa Vergho
Bernd Purkrabek
Alixe Durand Saint Guillain
Julie Boulianne
Yaritza Véliz
Donnie Ray Albert
David Astorga
Manuel Fuentes
Maria-Gabriela Ceaglio, Séverine Maquaire, Anja Stegmeier, Lucy Strevens, Jue Zhang
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