Trois compositeurs européens au tournant du 20e siècle. Trois œuvres qui déploient, chacune à leur manière, les mystères et les secrets de la nuit, empire magique du rêve, de l’imaginaire et des sens éveillés à une réalité sublimée par les ombres, royaume des mots d’amour murmurés, mais aussi porte de l’inconscient et de ses pulsions ambivalentes et sauvages. Vienne, 1899, transfiguration des sentiments : Schönberg met en musique deux amants traversant une épreuve qui pourrait les détruire, et que l’aile protectrice de la nuit va transformer en un amour plus fort et plus noble. Andalousie, 1915, transfiguration des sens : dans les jardins de Grenade et de Cordoue, l’air brulé a cuit cyprès, myrtes, amaranthes, et bougainvillées. La fraîcheur de la nuit libère en un instant toutes les odeurs que les rayons du soleil ont retenues et concentrées tout le jour. La vie reprend peu à peu dans une ivresse de parfums, instant magique que De Falla saisit en musique. Paris, 1900, transfiguration des arts : sur le pont du même nom, peut-être Debussy, jeune compositeur, a-t-il regardé passer les nuages du soir en rêvant d’une musique qui transforme le son en vision et repeint le monde à la manière d’un tableau de Whistler ? Ce sont ces multiples transfigurations étendues par les voiles nocturnes sur un réel trop trivial qu’explorent le chef Bas Wiegers et le pianiste Nathanaël Gouin, dans un concert à vivre les sens en éveil et ouverts aux puissantes métamorphoses conjointes de la nuit et de l’art.
Orchestre de l’Opéra national de Lorraine
Bas Wiegers
Nathanaël Gouin
La Nuit transfigurée, opus 4
Nuits dans les jardins d’Espagne
Nocturnes
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