Les sorciers du monde entier n’ont pas attendu les frères Weasley pour concilier magie et bêtises. Déjà en Allemagne au 19e siècle, les apprentis-sorciers de Lausspeck et autres Poudlard germaniques pratiquaient le balai dans des conditions peu orthodoxes. Comme ce jeune freluquet du poème de Goethe, qui croit pouvoir, en l’absence de son maître, faire œuvrer seaux et serpillères pour le ménage qui lui incombe. Avant d’apprendre à ses dépens qu’on n’invoque pas impunément des pouvoirs qu’on ne maîtrise pas ! Le poème symphonique qu’en tire Paul Dukas a conquis un large public par son utilisation dans Fantasia. À juste titre : cette page remarquable et pleine d’humour est un pur moment de jouissance musicale. Mais de quel magicien des sons Ravel aura-t-il appris son art miraculeux et unique ? Irrésistible d’émotion, de délicate nostalgie et d’innocente candeur, Ma mère l’Oye nous fait revivre avec notre cœur d’enfant les contes qui ont bercé le jeune âge de générations successives. Comme la Belle au bois dormant, la Belle et la Bête et le Petit Poucet se réveillent du long sommeil de l’oubli pour venir hanter à nouveau nos oreilles émerveillées et soudainement rajeunies. La cinglante cruauté des contes n’est pas absente du Pelléas et Mélisande de Gabriel Fauré, qui peint avec une poignante et bouleversante compassion les amours naissantes et secrètes des deux héros au destin tragique. Enfin, la magie du jeu subtil et profond de la violoncelliste Astrig Siranossian se déploiera dans les moires séduisantes du Concerto de Saint-Saëns, chef-d’œuvre du genre, pour refermer ce programme consacré à quelques-uns des plus grands sorciers de la musique française.
Orchestre de l’Opéra national de Lorraine
Jonathan Stockhammer
Astrig Siranossian
L’Apprenti sorcier
Concerto pour violoncelle n°1 en la mineur, opus 33
Pelléas et Mélisande, opus 80
Ma mère l’Oye
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