À quelques kilomètres de Zakopane, dans les montagnes des Tatras, une simple stèle de pierre brute indique le lieu où l’un des compositeurs polonais les plus doués de sa génération fut emporté à 32 ans par une avalanche. Proche du mouvement esthétique Jeune Pologne, qui prônait un art porté par un imaginaire libéré des traditions, Mieczysław Karłowicz laisse une œuvre intense qui constitue incontestablement un des sommets du post-romantisme. Son Concerto pour violon de 1902 (il a alors 26 ans), en est la preuve manifeste. S’éloignant avec génie de la forme concertante attendue, Karłowicz lui donne la narration et les couleurs d’un véritable poème symphonique, imprégné de l’air pur et transparent et des éclats de lumière sublimes de ces montagnes d’altitude où il cherchait le sentiment d’une existence plus haute, au risque de sa vie. Et si cette Symphonie alpestre avant l’heure rappelle fortement Richard Strauss, rien d’étonnant : il fut l’une des idoles du jeune Karłowicz. Comment alors ne pas voir dans le choix de Marta Gardolińska de cette Mort et transfiguration, écrite par Strauss à l’âge qu’avait Karłowicz composant son Concerto, et décrivant « la fin d’un artiste », un hommage au jeune compositeur polonais qui aurait dû être un des tous premiers de son temps ? Ce temps, cette Belle Époque pleine d’espoirs et de foi en l’homme allait déboucher sur les horreurs de la Guerre.
Orchestre de l’Opéra national de Lorraine
Marta Gardolińska
Bartołomiej « Bartek » Nizioł
Prélude à l'après-midi d'un faune
Concerto pour violon en la majeur, opus 8
Valse triste
Mort et transfiguration, opus 24
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