“J’aime les heures sombres de mon être où s’approfondissent mes sens...” Lorsqu’en 1899, Rilke note ces mots, il referme le livre d’un siècle romantique plus que tout autre fasciné par la nuit : cette nuit dans laquelle se sont drapés les artistes pour nouer contact avec leur Moi profond.
En guise de prélude, Schubert nous invite avec Die Nacht à lever les yeux pour contempler les étoiles qui brillent dans les champs célestes. Un instant de grâce que prolonge O schöne Nacht de Brahms, nuit d’amour qui touche l’auditeur par sa douceur.
Lorsqu’il compose les Liebeslieder-Walzer, Brahms a quitté son Hambourg natal pour Vienne, où il s’est peu à peu laissé gagner par l’esprit de la ville. Ces pièces se veulent un double hommage à Schubert et à Strauss. Quant aux tardifs Zigeunerlieder, ils ont été composés à son retour de Hongrie. Il s’agit de chants d’amour qui puisent l’inspiration dans le répertoire tzigane. Le compositeur des Danses hongroises semble quelque peu tourner le dos au folklore au profit d’un sentiment plus secret et mystérieux.
Redécouvert il y a peu, le compositeur allemand Josef Rheinberger (1839-1901) fut sans doute quelque peu oublié pour ne pas s’être inscrit de plain-pied dans son époque. Il est vrai qu’il s’avouait davantage inspiré par les musiciens du passé - Bach, Mozart - que par ses contemporains. Im Erdenraum et Die Nacht donnent à entendre cette musique qui se sentit à l’étroit dans son temps.
Chœur de l’Opéra national de Lorraine
Guillaume Fauchère
Die Nacht, D.983
O schöne Nacht, opus 92
Liebeslieder Walzer, opus 52
Im Erdenraum, opus 131/4
Die Nacht, opus 56
Zigeunerlieder, opus 103
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